Les plantes sont utilisées depuis la nuit des temps, et accompagnent les hommes pour se nourrir, teindre leurs vêtements et se soigner. Mais quelle est l’histoire de l’herboristerie ? Le métier d’herboriste a-t-il toujours eu sa place dans la société des hommes ?
Cette série de planches didactiques aborde ces thèmes en suivant une ligne chronologique de 9 panneaux, de la Préhistoire au XXIe siècle.
LES AUTEURS :
Ida Bost, chercheuse en ethnologie de la santé, a soutenu une thèse de doctorat en ethnologie sur les pratiques herboristiques.
Carole Brousse, docteur en anthropologie sociale, auteur d’une thèse sur l’herboristerie paysanne en France.
À la préhistoire, l’utilisation des plantes médicinales a très certainement permis aux premiers humains de préserver leur santé. Les recherches des préhistoriens ont d’ailleurs permis de montrer que plusieurs espèces végétales, possédant des propriétés pharmacologiques, étaient déjà employées par les ancêtres d’Homo sapiens. En revanche, leurs recherches n’ont pas permis de déterminer l’existence d’une spécialisation de certains individus autour du métier d’herboriste.
Toutefois, dans le nord de l’Irak, un néanderthalien inhumé il y a environ 60 000 ans, que ses découvreurs ont baptisé Shanidar IV, occupait peut être déjà un rôle consacré à l’usage des plantes médicinales. La chercheuse Arlette Leroi-Gourhan a en effet découvert dans la sépulture de Shanidar IV de très nombreux grains de pollen fossilisés. La chercheuse a montré que les mille morceaux d’étamines retrouvés dans la tombe de Shanidar IV appartenaient à seulement sept espèces botaniques différentes, connues pour leurs propriétés médicinales.